Le normal et le pathologique by Unknown

Le normal et le pathologique by Unknown

Auteur:Unknown
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2016-07-22T16:00:00+00:00


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La relativité de certains aspects des normes anatomo-physiologiques et par suite de certains troubles pathologiques dans leur rapport avec les genres de vie et le savoir-vivre, n’apparaît pas seulement par la comparaison des groupes ethniques et culturels actuellement observables, mais aussi par la comparaison de ces groupes actuels et des groupes antérieurs disparus. Certes, la paléopathologie dispose de documents encore bien plus réduits que ceux dont disposent la paléontologie ou la paléographie, et cependant les conclusions prudentes qu’on en peut tirer valent d’être relevées.

Pales, qui a fait en France une bonne synthèse des travaux de ce genre, emprunte à Roy G. Moodie28 une définition du document paléopathologique, à savoir toute déviation de l’état sain du corps qui a laissé une empreinte visible sur le squelette fossilisé [92, 16]. Si les silex taillés et l’art des hommes de l’âge de pierre disent l’histoire de leurs luttes, de leurs travaux et de leur pensée, leurs ossements évoquent l’histoire de leurs douleurs [92, 307]. La paléopathologie permet de concevoir le fait pathologique dans l’histoire de l’espèce humaine comme un fait de symbiose, s’il s’agit de maladies infectieuses – et cela ne concerne pas seulement l’homme, mais le vivant en général – et comme un fait de niveau de culture ou de genre de vie, s’il s’agit de maladies de la nutrition. Les affections dont les hommes préhistoriques ont eu à pâtir se présentaient dans des proportions bien différentes de celles qu’elles offrent actuellement à considérer. Vallois signale que l’on relève, pour la seule préhistoire française, 11 cas de tuberculose pour plusieurs milliers d’ossements étudiés [113, 672]. Si l’absence de rachitisme, maladie par carence de vitamine D, est normale à une époque où l’on utilisait des aliments crus ou à peine cuits [113, 672], l’apparition de la carie dentaire, inconnue des premiers hommes, va de pair avec la civilisation, en rapport avec l’utilisation de féculents et la cuisson de la nourriture, entraînant la destruction des vitamines nécessaires à l’assimilation du calcium [113, 677]. De même l’ostéoarthrite était beaucoup plus fréquente à l’âge de la pierre taillée et aux époques suivantes qu’elle ne l’est actuellement, et l’on doit l’attribuer, vraisemblablement, à une alimentation insuffisante, à un climat froid et humide, puisque sa diminution, de nos jours, traduit une meilleure alimentation, un mode de vie plus hygiénique [113, 672].

On conçoit aisément la difficulté d’une étude à laquelle échappent toutes les maladies dont les effets plastiques ou déformants n’ont pas réussi à s’inscrire dans le squelette des hommes fossiles ou exhumés au cours de fouilles archéologiques. On conçoit la prudence obligée des conclusions de cette étude. Mais dans la mesure où l’on peut parler d’une pathologie préhistorique on devrait aussi pouvoir parler d’une physiologie préhistorique, comme on parle, sans trop d’incorrection, d’une anatomie préhistorique. Encore ici, apparaît le rapport des normes biologiques de vie avec le milieu humain, à la fois cause et effet de la structure et du comportement des hommes. Pales fait remarquer avec bon sens que si Boule a pu déterminer sur l’Homme de



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